Faire et défaire l’exposition – Penser des pratiques responsables en temps de crise planétaire

« Les pandémies ne se matérialisent pas de manière isolée », souligne à juste titre l’historienne des sciences Edna Bonhomme, « elles font partie intégrante du capitalisme et de la colonisation ». Une crise met en lumière les failles cachées d’un système ainsi que les (infra)structures invisibles qui le sous-tendent. Les choses qui ne fonctionnent pas deviennent soudain flagrantes. C’est particulièrement vrai pour le secteur culturel, l’un des nombreux secteurs économiques durement frappés par la pandémie de Covid-19. Les musées et espaces culturels du monde entier ont été parmi les premiers à devoir fermer leurs portes. Avec l’arrêt du tourisme presque partout sur la planète, les publics concernés ont été profondément touchés, sur le plan tant social qu’économique ; les artistes et les professionnels de la culture ont plongé dans un état d’extrême désarroi économique et social. En outre, les populations confinées, incapables de partager et de célébrer leur patrimoine – notamment leur patrimoine culturel immatériel – ont subi, dans leur quotidien social et individuel, la perte d’éléments culturels fondamentaux et structurants. Si certains musées ont rouvert avec d’importantes restrictions, d’autres affrontent encore les conséquences de la crise derrière des portes closes.

Malgré les défis imposés par cette crise sans précédent, quantité d’institutions culturelles ont continué à servir de lieu de résilience et de soutien à leurs publics, imaginant et façonnant de nouveaux moyens de fournir un large accès à la culture, à l’éducation, etc. Dans ce contexte, le Centre culturel suisse et la plateforme féministe de recherche en design politique Futuress proposent une série de conférences et de publications sur la manière dont le secteur culturel, en particulier celui des expositions, interroge le pourquoi et le comment de leurs ramifications sociales et politiques et dessinent de nouvelles voies pour un avenir plus équitable. Dans l’optique d’une action concertée sur le climat, l’espace et la justice sociale, le programme invite à aborder ces sujets sous différentes perspectives. 

Coproduction : CCS et Futuress.org

Vendredi 2 avril, 12h30
Srijan-Abartan : workshop de montage d’expositions au cœur du Dhaka Art Summit 2020
Table ronde avec Diana Campbell Betancourt, Prem Krishnamurthy, Dries Rodet, Inteza Shariar, modération : Nina Paim
+

Mardi 6 avril, 20h
More of what we don’t see
Intervention de Keyna Eleison, directrice artistique adjointe du Museum of Modern Art de Rio de Janeiro
+

Mardi 20 avril, 20h
Trees in Forests, Webs, Onions
Intervention de Lucia Pietroiusti, commissaire de General Ecology aux Serpentine Galleries, Londres
+

Mardi 27 avril, 12h30
Exposer pour l’habitabilité de la Terre : concevoir des écologies climatiques plus qu’humaines et autres qu’humaines
Intervention de Fiona Cameron, Senior Research Fellow au Institute for Culture and Society, Western Sydney University
+

Mardi 27 avril, 20h
Wet Paint
Intervention de Ramaya Tegegne, artiste et organisatrice culturelle établie à Genève
+