Entre travestissements et séduction, Nirvana déploie un inventaire de postures emblématiques, composant un langage corporel qui collisionne des références à diverses disciplines sportives, à la statuaire classique et à l’érotisme. L’élan sexuel vers l’autre, l’Éros, se mue en recherche de connivence et de transcendance, au-travers d’une gestuelle qui tend à l’accord parfait. La pièce s’ouvre sur une série de rituels, comme des préliminaires invitant le public dans une relation de complicité et permettant au duo de danseurs d’entrer dans l’espace-temps suspendu de la représentation. L’ambiance sonore de la pièce est créée in situ, sur le fil. Une boucle brute accompagne de ses circonvolutions rugueuses et épurées la succession tout en glissements des mouvements. Ces mouvements, par bribes, s’enchaînent comme autant d’arrêts sur image, amenant le regard vers le détail, pour ensuite l’en détacher et le faire embrasser les figures aux innombrables reconfigurations des deux performeurs. Enjouée, cette pièce est une ode à la rencontre des peaux; elle célèbre le jeu fluide des corps à la maturité décomplexée.