Marie-Caroline Hominal
Eurêka, c’est presque le titre
Dans le cadre des Inaccoutumés printemps 2025 +
Spectacle suivi les deux soirs de la représentation d’ARCHE de Myriam Gourfink +
Sur une scène faite d’une surface ronde et argentée, Marie-Caroline Hominal danse une série de numéros : John Cage et Jean Tinguely apparaissent dans un rêve, une sorcière chevauche un balai et une créature-objet prend vie. L’artiste travaille avec divers objets trouvés qui finissent par se regrouper pour former un assemblage. De la même manière, les différents numéros de la pièce s’entremêlent en une image d’ensemble, diverse mais cohérente, qui illustre un monde imaginaire tragicomique.
Dans ses oeuvres, Marie-Caroline Hominal incarne souvent des animaux ou des personnages de fiction, qu’elle reprend de traditions culturelles, de la culture pop et de dessins animés. Eurêka, c’est presque le titre (2021), conçue pour le programme de performances Museum Tinguely AHOY !, est une pièce solo qu’elle interprète elle-même. Une surface circulaire forme la scène – on pourrait aussi dire le manège – sur laquelle Hominal, tour à tour, se glisse dans différents rôles.
La pièce Eurêka, c’est presque le titre, au titre à la fois parlant et ironique, commence par le récit d’un rêve dans lequel elle joue aux échecs avec John Cage. La biographie de Jean Tinguely constitue également une source d’inspiration. Comme l’équivalente contemporaine de Niki de Saint-Phalle ou du pilote de course suisse Jo Siffert, elle propose un récit sur Cardi B et Lewis Hamilton. Outre le jeu chorégraphié avec des formes abstraites, apparaissent des représentations de personnages, une figure féminine par exemple – entre sorcière et La Catrina mexicaine –, un tigre, une créature indéfinissable aux cheveux pailletés, qui oscille entre être vivant et objet. Ce faisant, Hominal actualise les personnages de fables et de récits imaginaires au moyen de gestes et de divers mouvements qu’elle emprunte au quotidien et à la culture pop.
— Dr Sandra Beate Reimann (commissaire d’exposition au Museum Tinguely – Bâle)
éléments biographiques
Marie-Caroline Hominal vit et travaille à Genève. Elle étudie la danse à la TanzAkademie ZHDK à Zürich puis à la Rambert School of Ballet and Contemporary Dance à Londres où elle intègre pour une année la National Youth Dance Company. Elle danse pour Irène Tassembedo, Le Theater – Basel, Gisèle Vienne, Gilles Jobin, La Ribot, Marco Berrettini. Sa recherche personnelle s’amorce en 2002 autour d’un travail vidéo, puis s’oriente plus décisivement vers la chorégraphie à partir de 2008 avec Fly Girl. Dans ce solo, la danseuse oscille entre représentations de la sexualité et de la violence dans un jeu de provocations qui mine et démultiplie les identités. Dès lors, les formats de ses œuvres sont déterminés par les circonstances ou les thématiques. S’y décline un même univers, un monde baroque dans lequel les identités se brouillent, le tragique et le comique se confondent, tantôt sombre, excentrique ou mélancolique. Aujourd’hui, sa pratique artistique inclut le texte, le dessin, la performance, la chorégraphie, la vidéo. En 2015, elle commence un triptyque de pièces en collaboration avec un.e artiste, le protocole de collaboration établi est l’objet du travail autant que la forme : Hominal / Öhrn (2018) avec Markus Öhrn, Hominal / Xaba (2019) avec Nelisiwe Xaba et Hominal / Hominal (2023) avec David Hominal. Sugar Dance, créé en 2020, s’inscrit dans la suite des pièces chorégraphiques Ballet #1 (2014), Ballet #2 (2017), Ballet #3 (2019), Parad/isiaque (2019) et Le Cirque Astéroïde (2020) qui explorent l’imaginaire de la fête, la dynamique de l’entertainment et des artifices théâtraux. En 2021, suite à une commande du musée Tinguely, elle réalise Eurêka, c’est presque le titre qui a été présenté dans de nombreux grands musées européens. En 2019, elle reçoit le prix « Danseuse exceptionnelle » des Swiss Dance Awards / Office fédéral de la culture.
Distribution
Commandé par le Musée Tinguely, Bâle, dans le cadre de Museum Tinguely AHOY! 2021
Conception, chorégraphie, scénographie : Marie-Caroline Hominal
Interprète : Marie-Caroline Hominal
Commissaire, Musée Tinguely : Dr Sandra Beate Reimann
Partenaire
