Mats Staub
Death and Birth in My Life
Tarif : 7/12€ (possibilité de se restaurer)
Dans le cadre de l’exposition Intégrale Mats Staub
Durée : 150’
Représentation supplémentaire samedi 5 octobre à 20h30 à l’occasion de Nuit Blanche 2019
«Quels décès et quelles naissances ont influencé et changé ma vie jusqu’à présent ? Qui ai-je accueilli, qui ai-je perdu et à qui ai-je dit adieu ?». Le CCS présente pour la première fois en France Death & Birth in my Life de Mats Staub, artiste hybride, collectionneur de visages et voyageur dans les mémoires individuelles. Death & Birth in my Life relate plusieurs échanges entre deux personnes autour des thématiques existentielles de la vie et de la mort. L’artiste a recueilli des témoignages personnels dans le monde entier, et notamment à Paris. Un parcours immersif de 2h30 est proposé en groupe limité. L’atmosphère particulière du dispositif créé pour l’occasion génère une proximité d’une rare intensité autour de ces sujets universels.
Au cours de la dernière décennie, Mats Staub a initié de nombreuses conversations à travers ses installations : pour Mes grands-parents il a interrogé plus de 300 petits-enfants de 14 nationalités différentes ; pour 21, il a produit quelques 200 portraits vidéo dans plus de 8 pays. Dans ce nouveau projet, il capture la rencontre physique et l’échange entre deux personnes, sans diriger la discussion, en simple témoin. Certaines personnes interviewées se connaissent depuis des années, d’autres se rencontrent pour la première fois.
Comme dans tous ses projets participatifs, Mats Staub créé un espace dans lequel il énonce des règles simples : les deux participants commencent par raconter l’histoire de leur propre naissance telle qu’elle leur a été racontée, puis l’un.e d’eux relate une expérience personnelle pendant que l’autre écoute puis rebondit à son tour sur un moment intime et ainsi de suite… Cette dramaturgie facilite la prise de parole et adoucit la peine que pourrait provoquer ce type de conversation sur des sujets intimes. Les interlocutrices et interlocuteurs n’ont pas besoin de poser des questions ou d’exprimer leur sympathie, elles et ils se contentent d’écouter, de prêter attention et de rester ouvert.e.s à ce qu’elles et ils entendent.
En s’appuyant davantage sur la temporalité et en travaillant avec plusieurs narrateurs, cette installation vidéo est plus proche du théâtre que ses précédents projets. Ses nombreuses années d’expérience en tant que dramaturge lui permettent d’entretenir des liens étroits avec le théâtre, auquel il s’intéresse en tant que «lieu d’argumentation et d’expérimentation». À travers Death and Birth in My Life, Mats Staub met en lumière des sujets difficiles à aborder. Il crée un lieu commun qui admet des émotions douloureuses et pourrait donc, dans un scénario idéal, offrir l’expérience de la consolation. Mats Staub ressent intimement le besoin d’endroits comme celui-ci depuis la mort de son frère en 2014 et souhaite créer une forme de théâtre à la fois publique et protégée, une forme qui encourage et facilite l’empathie et la participation.
ÉlÉments biographiques
Mats Staub (*1972, Muri près de Berne, Suisse) vit et travaille à Berlin. Il a étudié le théâtre, le journalisme et la science des religions à Berne, Fribourg et Berlin. Il a travaillé comme journaliste pour diverses publications (1996-2001) et comme conseiller dramatique au Neumarkt Theater de Zurich (2002-2004). Depuis 2004, il développe ses propres projets artistiques au croisement du théâtre et de l’exposition, de la littérature et de la science.
Mats Staub est un voyageur à travers les strates de la mémoire, autour de laquelle il développe un travail artistique. Ses projets élaborés sur le long terme se déplacent progressivement d’un endroit à un autre. Par exemple, il a interrogé plus de trois cents personnes dans quatorze villes dans le cadre de l’installation audio Mes grands-parents. Cette dernière en constante évolution, a été présentée par de nombreuses institutions, dont le Theater Basel (2008), le Wiener Festwochen de Vienne (2009) et le Historisches Museum de Francfort (2012).
Dans l’installation vidéo 21, il a réalisé des portraits de personnes de différentes générations se remémorant leurs expériences à l’âge de 21 ans. Cette installation se développe également au fil de ses déplacements d’une ville à l’autre et est continuellement présentée sous de nouvelles formes, par exemple au Künstlerhaus Mousonturm de Francfort (2012), au Musée de la communication de Berne (2013), au Kunstfest Weimar (2014), au Wiener Festwochen à Vienne (2015) et au Festival international du film documentaire du Cap, Encounters in Cape Town (2017).
Mats Staub invente des dispositifs d’écoute donnant naissance à une oeuvre à hauteur d’homme qui échappe aux archétypes et aux déterminants sociaux. Il développe ainsi à sa manière une étude sociologique qui fait appel à l’empathie du spectateur, au-delà de toute forme de jugement. Dire sur soi, écrire sur soi. Témoigner. L’intérêt de cet exercice est peut-être, plus encore que la transmission, l’approfondissement de soi, de ses origines.
Distribution
Conception, réalisation : Mats Staub
Caméra / Image : Benno Seidel, Matthias Stickel
Scénographie : Monika Schori Collaboratrice
Dramaturgie : Simone von Büren, Elisabeth Schack
Recherche : Tim Harrison (Manchester), Maia Marie (Magaliesburg), Patrick Mudekereza (Lubumbashi), Dada Kahindo (Kinshasa), Marcus Rehberger (Bâle), Nele Beinborn (Francfort), Wolfram Sander (Hanovre), Leo Saftic (Perg), Celya Larré (Paris)
Direction technique : Hanno Sons, Stefan Göbel
Postproduction: Benno Seidel
Traduction, Sous-titres : Simona Weber, Martin Thomas Pesl, Matthias Stickel, Benno Seidel
Direction de la production : Barbara Simsa, Elisabeth Schack
Production : zwischen_produktionen
Coproduction : Kaserne (Basel), MALADE! Festival (Manchester), Künstlerhaus Mousonturm (Francfort), Festival Theaterformen (Hanovre), Festival der Regionen (Perg), Spielart Festival (Munich), Lalela Magaliesburg, Centre d’Art Waza (Lubumbashi), Centre culturel Suisse. (Paris), Festival Belluard Bollwerk international (Fribourg), Migros-Kulturprozent
Partenaires
Soutiens : Fachausschuss Tanz und Theater BS/BL, Pro Helvetia, Fondation Christoph Merian, Fondation Ernst Göhner
Partenaires média : Libération, MK2