Nacer Khemir
Les milles et une nuits
"Le conte ne dit pas, il raconte. Depuis des temps immémoriaux, il avance inéluctable au devant de la voix qui tisse sa toile de récits. Le conte se déploie, tel un destin aveugle. L'espace même du récit, c'est le temps, le temps suspendu. Le conte délie les mémoires et donne à la parole le pouvoir ultime, celui de vivre et de mourir. Ainsi, la parole ancienne, ponctuée d'émotions naturelles, renaît éternellement de ses cendres. Immense et fragile, le conte devient ce jeu de miroirs à l'infini qui cherche à piéger le temps." Nacer Khemir Du conte au cinéma, de la peinture à la sculpture, de la calligraphie à l'écriture, Nacer Khemir a projeté un pont entre les deux rives, entre le nord et le sud, l'Orient et l'Occident. Très tôt bercé par l'univers du conte, il obtient une bourse de l'UNESCO pour étudier le cinéma à Paris. En 1972, pour les besoins d'un film avec Jean-Marie Drot, il part à la recherche des conteurs dans la médina de Tunis, et ce travail de collecte inspirera quatre films autour du conte et des conteurs ("L'Histoire du Pays du Bon Dieu", 1975 - "L'Ogresse", 1977 - "Sommaa", 1978 - "A la recherche des Mille et Une nuits", 1981). C'est en 1975, avec la publication de "L'Ogresse" chez François Maspero, qu'il commence à raconter en France et participe au renouveau du conte, notamment en initiant des ateliers de formation de conteurs…Parallèlement il fera plusieurs expositions autour du conte : à Beaubourg Centre Pompidou, au Salon du livre de jeunesse de Montreuil… C'est en 1982 et 1988, invité par Antoine Vitez, qu'il raconte durant un mois "Les Mille et Une nuits" au Théâtre National de Chaillot, chaque soir une nouvelle histoire, 25 heures de récit dans une scénographie de Yannis Kokkos. 2003 est l'année de tournage en Iran et Tunisie de son long métrage (sortie prévue au printemps 2004).