Ateliers ouverts : pratiques ralenties

mer 02 oct 2024 18:00-21:00
mer 02 oct 2024 18:30
mer 02 oct 2024 19:30
mer 02 oct 2024 20:30
Entrée libre
Cité internationale des arts

18 Rue de l’Hôtel de ville
75004 Paris

Programme détaillé :
18:00 - Bonjour et mot d’introduction à l’accueil de la Cité
18:30 - Performance de Lean Rüegg
19:00 - Ouverture de la buvette à l’espace partagé dans la cour
19:30 - Performances de Thomas Flahaut / Ines Marita Schärer
20:30 - Performances de Thomas Flahaut / Ines Marita Schärer
Les ateliers de Estelle Labes, Fanette Lambey, Mathis Pfäffli sont ouverts tout du long.

Le premier « mot » articulé est un petit doigt potelé, pointé vers un objet. Un geste qui indique l’objet, le reconnaît, le désire. Puis à ces gestes s’ajoutent petit à petit des mots prononcés, se plongeant dans le langage construit de signes arbitraires qui sont destinés à être écrits, lus, répétés, combinés ; cet outil humain si ambigu entre communication et contrôle.

Six artistes ouvrent leurs ateliers ce soir pour ces Ateliers ouverts : pratique ralenties organisés par le Centre culturel suisse. Leurs pratiques vont du dessin à l’écriture littéraire, la performance, la vidéo ou l’installation. Iels s’emparent de cet outil qu’est la langue et se l’approprient dans leurs propres termes. Se plongeant dans des dialectes et idiomes de différentes communautés, multipliant les voix dans l’écriture collective, s’essayant à la traduction et à la mécompréhension. Ailleurs se floutent, se combinent et se répètent des formes pour faire émerger de nouveaux récits et narratifs. Et en laissant les corps reprendre leur place comme sources de sons, de bruits, de mouvements, en explorant la bouche comme cavité de spéléologie, s’ouvrent des possibilités de compréhensions en dehors des cadres préconçus. 
Avec Thomas Flahaut, Estelle Labes, Fanette Lambey, Mathis Pfäffli, Lean Rüegg et Ines Marita Schärer.

Plan des ateliers + 
Présentations des artistes à dérouler ci-dessous. 

Thomas Flahaut

Pour comprendre la langue des voitures, il faut boire de l’essence
Lecture

Thomas Flahaut lira, accompagné de bruits, des poèmes encore inédits, écrits cet été à la Cité internationale des arts, parlant de montagnes, de chiens, de fantômes, de zones d’éducation prioritaire, de zones à urbaniser prioritairement, de zones d’aménagement concerté, de ronds-points, du bâtiment C, de la planète mars, et de voitures qui vont très vite.

© Thomas Flahaut

© Thomas Flahaut

Estelle Labes

Waiting-Room
Installation interactive et performative

Estelle Labes (1990) est une artiste visuelle, performeuse, archiviste et interprète en langue des signes. La langue des signes et le langage cinématographique lui permettent d’articuler avec humour et formalisme un travail lié aux questions de libre arbitre, de transformation et d’empathie. En s’intéressant aux expériences narratives et à la sensation de vérité qu’elles induisent, son travail incorpore l’installation, la performance, la traduction, la vidéo, l’écriture, le dessin et le son.

« La première expérience du langage fait jour dans les corps : je comprends ce que je vois, je peux le désigner du bout du doigt, du bout des yeux. Des mains signifiantes apparaissent, construisent des symboles, expriment des idées : l’idée d’une boule, l’idée de la faim. Cet apprentissage est une discussion physique avec le réel lui-même.
Née dans une famille de sourds, je confronte la langue des signes – ma langue maternelle – aux langages visuels qui articulent notre monde. La langue des signes se manifeste par la spatialisation de la pensée, la mise en forme et en mouvement de l’idée, l’inscription des temps à même le corps, et les échelles de mesures induites par les expressions faciales. Elle suppose une réalité existant entre les images. C’est depuis cet espace que j’agis.
Dans ma pratique, différents supports entrent en discussion pour interroger, sous forme d’iconographie, de gestuelle, de rythme et de déplacement, les prémisses et la construction du langage. Et, a posteriori, pour s’entendre sur une définition à la fois expérientielle et paradoxale de la réalité. » - Estelle Labes

Fanette Lambey

Installation

Le travail de Fanette Lambey se construit à travers des gestes de traduction, de citation et de plagiat. Guidée par la notion d’intertextualité, elle collecte des images et des textes qu’elle tente de révéler ou de neutraliser par leur cohabitation. Ses installations tissent des filiations, qu’elles soient préexistantes ou supposées, oscillant entre ambiguïtés et ruptures signifiantes. Ainsi, elle cherche à subvertir l’autorité de ce qu’elle considère comme une langue dominante, ainsi que de celles et ceux qui la parlent et la transmettent.

Fanette Lambey © Blaise Adilon

Fanette Lambey © Blaise Adilon

Mathis Pfäffli

Installation

« Dans mon travail, je travaille avec des récits. Je travaille avec tous les médias à ma disposition : objets et installations, ainsi que dessins et images en séquences qui rappellent les bandes dessinées. J’utilise des matériaux trouvés, chinés et récupérés. Je les combine pour créer quelque chose de nouveau, au-delà de la logique purement fonctionnelle. Le détournement, l’improvisation, l’auratisation et l’atmosphère y jouent un rôle.
Je m’inspire des esthétiques de la dissolution, de la déconstruction et de la fragmentation, des formes qui rappellent une fonction qu’elles ont perdue ou qui ont été décontextualisées. Des formes en l’état de la matière juste avant qu’elle ne redevienne nature. Elles m’intéressent en tant que moments où l’idée capitaliste de la forme optimisée, quantifiée, achevée, est fragilisée par une appropriation anarchique et autonome.
J’essaie de formuler une forme de récit lisible de manière antiautoritaire. Chaque lecteur.ice peut s’approcher du dessin avec ses propres archives d’expériences et de connaissances, leur propre sens de la forme. Reste une ambiguité. Pour cela je travaille avec un cosmos de formes qui, à partir de symboles connus et rassemblés, de significations qui se superposent, éveille toujours des souvenirs, tout en paraissant étrange et inconnu ». - Mathis Pfäffli

Lean Rüegg

I love all pits of everthing - showing one (20’)
Performance

Lean étudie et pratique des formes de langage somatique telles que la poésie, les chants ou les sorts et leur potentiel de création de réalité. Son processus d’écriture est performatif. Ses observations autobiographiques du quotidien peuplent ses textes et son langage visuel. Ses performances sont construites autour de textes collaboratifs, de chansons qu’iel compose, de vastes costumes imprégnés des traces de repas collectifs, et examinent des souvenirs physiques tels que l’avortement, les rencontres sexuelles et la fluidité de l’identité de genre.

Ditribution

Text & Concept: Lean Rüegg
Performers: Alma Apt, neneh noï, Lean Rüegg, Odesa Varela
Choreography: Marie Jeger
Costume: Paula Henrike Hermann & Lean Rüegg

Ines Marita Schärer

tender textures 1 (20’)
Lecture accompagnée par du son

Ines Marita Schärer (CH), basée à Bruxelles, travaille la poésie, la performance, l’installation, l’art sonore et la musique expérimentale. Elle s’intéresse aux précarités et aux vulnérabilités des êtres vivants au sein des structures de pouvoir prédominantes et explore la voix et les mots comme moyen de réimaginer leurs conditions et leurs environnements. Sa pratique est informée, perméable à diverses formes de connaissances, nourrie et dirigée par des penseur.seuses, des co-penseur.seuses, des collaborateur.rices et des allié.es.

Partenaires
mer 02 oct 2024 18:00-21:00
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