Ursula Biemann
Deep Weather
Place d’Assézat
31000 Toulouse
Deep Weather aborde la question de la cause et de l’effet du réchauffement climatique anthropique : alors que le système économique des pays du “Nord”, à forte intensité énergétique et fondé sur la croissance, exploite les ressources naturelles, ses répercussions négatives, telles que l’augmentation du niveau des mers et les inondations qui s’ensuivent, sont essentiellement reportées sur les pays du “Sud”. Le travail vidéo de Biemann nous fait prendre conscience que la Terre est un système fermé et réactif, tout est interconnecté au sein du “système terre”. Son travail peut également être lu comme un appel à la justice climatique, car il définit le changement climatique non seulement comme un problème environnemental, mais aussi comme une question complexe de justice sociale.
éléments biographiques
Ursula Biemann est artiste, auteur et vidéaste. Sa pratique artistique est fortement axée sur la recherche et s’ancre dans un travail de terrain dans des endroits reculés, du Groenland à l’Amazonie, où elle étudie le changement climatique et les écologies du pétrole, de la glace, des forêts et de l’eau.
L’artiste entremêle dans ses vidéos de vastes paysages cinématographiques avec des séquences documentaires, de la poésie SF et des résultats académiques pour raconter une réalité planétaire changeante. La pratique pluraliste d’Ursula Biemann couvre un éventail de médias, notamment la vidéo expérimentale, l’interview, le texte, la performance, la photographie, la cartographie, les accessoires et les matériaux, qui convergent dans des installations spatiales formalisées. Son travail prend également la forme de publications, de conférences, de projets de conservation et de recherche collaborative.
Ses écrits antérieurs et ses travaux vidéo expérimentaux portaient sur la dimension sexospécifique de la migration. Elle a également fait de l’espace et de la mobilité sa catégorie principale dans les projets curatoriaux “Geography and the Politics of Mobility”, “The Maghreb Connection”, et le projet d’art et de recherche Sahara Chronicle, largement exposé, sur les réseaux de migration clandestine. Avec Black Sea Files (2005), Biemann a déplacé le centre d’intérêt principal vers les ressources naturelles et leur matérialité. En 2010, elle a co-initié le projet collectif World of Matter sur les écologies des ressources mondiales.
Ses récents voyages sur le terrain l’ont conduite dans la forêt amazonienne et dans la région arctique, où elle s’intéresse aux grandes temporalités du changement climatique avec les projets Forest Law, Deep Weather, Subatlantic et Acoustic Ocean, amplifiant ainsi les discussions actuelles sur l’écologie, la communication multi-espèces et la création d’un monde vidéographique. Elle s’intéresse depuis longtemps à l’ethnographie postcoloniale, ainsi qu’à d’autres systèmes de signification scientifiques, notamment la botanique et l’océanographie.
Le principal protagoniste de ces récits récents, en particulier de l’œuvre la plus récente Forest Mind, est la figure du scientifique indigène qui émerge d’une histoire commune du colonialisme et de la science moderne.
L’artiste a présenté des expositions individuelles au MAMAC de Nice et au Centre culturel suisse de Paris, au Neuer Berliner Kunstverein n.b.k., au Bildmuseet Umea en Suède, à Nikolaj Contemporary Art à Copenhague, au Helmhaus de Zurich et au Lentos Museum de Linz. Son travail contribue également à l’échelle internationale à des expositions majeures à l’Arnolfini Bristol ; Tapies Foundation Barcelona ; Museum of Fine Arts Bern ; LACE, Los Angeles, KIASMA Helsinki, San Francisco Art Institute ; Jeu de Paume, Paris, Steirischer Herbst, Graz, Kunstverein Hamburg et bien d’autres ; En outre, l’artiste a participé aux Biennales internationales d’art de Sao Paulo, Gwangju, Shanghai, Taipei, Shardjah, Liverpool, Bamako, Istanbul, Montréal, Venise, Thessalonique et Séville.