Le Dernier continent ou la Waldau, asile de l'art
Dessins, peintures, objets et documents.
Une exposition réalisée par Michel Beretti et Armin Heusser.
La Waldau proche de Bern, et l'hôpital proche de Münsingen ont pour caractéristique sans doute unique d'avoir rassemblé nombre d'artistes : l'écrivain Robert Walser (l'auteur de Félix, joué du 2 au 25 mai au Centre Culturel Suisse), le scénographe et théoricien du théâtre Adolphe Appia, le poète Hans Morgenthaler, le romancier Friedrich Glauser (le "Simenon Suisse"), le danseur Vaslav Nijinski, et d'autres personnalités hors du commun, comme le joueur d'échecs Hans Fahrni… Presque tous ont continué à la Waldau leurs activités créatrices. Ainsi ce lieu de souffrances morales est-il resté malgré tout un espace de création. Ce lieu de la plus grande contrainte était aussi un espace de liberté.
Au début du siècle, le psychiatre Walter Morgenthaler constitua une collection de plusieurs milliers d'œuvres d'artistes schizophrènes, pour la plupart de patients internés à la Waldau. C'est dans cette collection que Jean Dubuffet et Jean Paulhan découvrirent en 1945 les œuvres d'Adolf Wölfli et d'Heinrich-Anton Müller au cours d'un voyage en Suisse. L'exposition présentera plusieurs dizaines d'œuvres étonnantes: certaines réalisées par Wölfli et Müller, d'autres par des artistes dont l'œuvre commence à surgir de l'ombre, comme Rosa Marbach et Constance Schwartzlin-Berberat, d'autres enfin créées par des inconnus dont le secret médical protège toujours l'anonymat.
Sorties du ghetto de "l'art des fous", mises en regard avec des créations d'artistes "officiels", les œuvres révèlent que les artites de la Waldau se sont souvent posés des questions esthétiques équivalentes, lorsqu'ils n'ont pas inspiré à ces artistes reconnus une part essentielle de leur démarche créatrice.
(Retrouvez plus d'informations en p.4 de la brochure ci-dessous.)