Louis Moilliet
Aquarelles-Images de voyage
Dans le roman de Hermann Hesse "Le dernier été de Klingsor" (1919) le «voyageur impénitent, le personnage à surprises, l'homme qui vivait dans les trains et transportait son atelier dans son sac à dos», c'est Louis Moilliet, exposé au Centre culutrel suisse jusqu'au 10 novembre. Ce fumeur de cigare, aux allures de bon vivant, est un bourreau de soi même, un maniaque de l'autocritrique, comme Cézanne auquel ses aquarelles font penser. Lors d' un fameux voyage en Tunisie avec Klee et August Macken, 1 91,4 il est comme frappé d'impuissance, ne trouvant substance que pour quelques maigres travaux, contrairement à ses amis, féconds. Même tourments ,plus tard, dans la réalisation des vitraux de l'Hôpital des Bourgeois à Berne. Et pourtant, Moilliet, qui «réduit la matière, retravaille la surface à l'eau, au pinceau, à l'éponge, élimine des volumes pour en dégager une mystérieuse luminosité», le discret Moilliet peut être considéré avec Paul Klee et Augusto Giacometti comme un pionnier de l'art non-figuratif en Suisse. Texte : Henirette Mentha-Aluffi, commissaire de l'exposition.